La ministre en charge des Maisons de Justice Valérie Glatigny a souligné l’importance de l’accessibilité au logement pour les personnes qui sortent du milieu carcéral, en visitant jeudi l’ASBL bruxelloise Rizome.
Celle-ci œuvre à limiter le risque de basculement des anciens détenus dans le sans-abrisme lorsqu’ils sortent de prison. Dès leur sortie, cette ASBL accompagne d’anciens détenus, sur base de candidature, pour leur assurer un toit. Elle dispose pour cela de logements communautaires et individuels, de logements de transit ainsi que de logements durables, via divers partenariats en Région bruxelloise.
Lors de sa visite, la ministre a fait part de son vif intérêt pour cet aspect de l’accessibilité au logement à cette catégorie de population. « Il est extrêmement intéressant de permettre à une personne de se poser. Si on ne prévoit pas cela, la porte est ouverte à la rechute ou récidive », a commenté la ministre.
« Nous voyons le logement non pas comme une politique de soins mais de réinsertion, il s’agit d’une solution parmi d’autres », a expliqué le chargé de projet, Jean Vanderwee, à l’issue de la visite de la ministre. L’ASBL part du principe que le logement est en effet un levier indispensable au rétablissement de l’autonomie et de la vie sociale des ex-détenus lors de leur sortie de prison. Les efforts de cette équipe ont mené à 83 mises en logement de 2017 à 2021 (38 accompagnements en logement de transit et 45 accompagnements en logement durable). Elle dispose d’une capacité de 20 places en logement de transit et de 10 en logement durable, mais reçoit entre 50 et 100 demandes de sortants de prison par an. Celles-ci sont évaluées à la lumière de l’accompagnement social préexistant, de l’ordre de séjour, des potentialités d’autonomie entre autres. Les bénéficiaires demeurent en moyenne 10 mois dans un logement de transit, a précisé M. Vanderwee.
La ministre a dit en outre apprécier le travail de prévention de la récidive que l’association assure. « L’aspect sécurité publique est très important de même que celui de la bonne gestion des deniers publics, car cela coûte beaucoup plus cher après. On observe que des montants importants sont engagés pour rechute, récidive, sans-abrisme et en termes de ressources, de personnel, c’est très coûteux » pour la société.
L’ASBL dispose de subsides de la Commission communautaire commune (Cocom), pour le personnel et les frais de fonctionnement, de même que de la Fondation Roi Baudoin, de la Ville de Bruxelles et de la multinationale Ikea pour le mobilier des logements mis à disposition.
La ministre a aussi octroyé un nouveau financement à hauteur de 15.000 euros du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces montants viennent en appoint pour couvrir les frais de garanties, et répondre aux enjeux économiques des partenaires comme les risques de vide locatif ou de dégradations.
Sans être en mesure de formuler des promesses, à l’aube d’un conclave budgétaire, la ministre des Maisons de Justice a toutefois fait part de son souhait d’offrir une aide structurelle à l’ASBL Rizome, convaincue des bénéfices de l’investissement sur le long terme.